Prévenir les risques d’émergences pandémiques dans les pays du Sud et à l’échelle globale

Pour donner suite à la crise sanitaire d’Ebola de 2014-2016, le gouvernement guinéen avec le soutien de l’AFD a mis en place l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) qui est l’institution nationale en charge de la gestion des épidémies, urgences et catastrophes sanitaires. A travers les différents ministères concernés, le gouvernement s’est engagé à amélioration les capacités du Règlement Sanitaire International (RSI).  

Des travaux d’évaluation du RSI ont mis en exergue les forces et faiblesses du pays en matière de détection et réponse aux menaces de santé publique selon l’approche One Health et des recommandations ont été faites pour aider le pays à améliorer ses capacités en termes de surveillance intégrée de la maladie et la riposte (SIMR). Parmi ces recommandations, figurent la réglementation pour une meilleure prise en charge de la surveillance et de la riposte contre les zoonoses dans le cadre de l’approche One Health et le renforcement des capacités des acteurs dans la mise en œuvre de cette approche. En Guinée, La plateforme One Health est ancrée au niveau interministériel, et présidée par le ministère de l’Agriculture et de l’élevage.  

Par ailleurs, le Réseau d’épidémiosurveillance des maladies animales en Guinée (REMAGUI) créé depuis 1994, relevant de la Direction nationale des services vétérinaires (DNSV), se charge des questions liées à la santé animale et des zoonoses. La DNSV a édité une liste de 13 maladies animales prioritaires sous surveillance en Guinée dont 8 zoonoses (rage, charbon bactéridien, brucellose, grippe aviaire, maladie à virus Ebola, fièvre de la vallée du Rift, tuberculose et trypanosomiases). Cependant, les actions de surveillance de ce réseau se focalisent pour l’instant essentiellement sur la faune domestique. La gestion des problématiques liées à la faune sauvage relève de l’Office Guinéen des Parcs Nationaux et Réserves de faunes (OGPNRF), sous la tutelle du Ministère de l’environnement et du développement durable, au sein duquel la cellule « Surveillance épidémiologique de la faune sauvage » a été créée. Cette cellule n’est cependant pas encore réellement fonctionnelle (insuffisance de ressources humaines qualifiées et de moyens logistiques) et les collaborations avec les autres secteurs restent limitées.  

Le projet AfriCam vise d’une part à promouvoir la prévention et la surveillance des risques d’émergences de maladies zoonotiques au sens large et pas seulement limitées aux maladies prioritaires définies par la DNSV, mais aussi à renforcer les systèmes surveillance One Health et la détection précoce des émergences en Guinée d’autre part.